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Place au Vélo sur Marne
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La D86, beaucoup de vélos et de la dangerosité : une piste cyclable est indispensable !

Publié par Place au Vélo à St-Maur en septembre 2021, en concertation avec Partage Ta Rue 94

Un axe important

De Choisy-le-Roi à Joinville-le-Pont, la D86 est un axe de communication important pour les cyclistes à plusieurs titres :

Il est donc logique que le Collectif Vélo Île-de-France ait proposé de faire passer la ligne de grand contournement (GC) par la D86 dans ce secteur.

La D86 près du métro Créteil-Université : un carrefour refait en 2020 comme si les cyclistes n’existaient pas.

Peu d’aménagements cyclables

Sur le tronçon Choisy-Joinville (9,7 km), la D86 offre le plus souvent 2×2 voies pour la circulation générale et souvent 1 ou 2 voies dédiées au bus en site propre TVM. Les aménagements cyclables y protègent les cyclistes sur un tiers de l’itinéraire :

Ce tronçon a vu aussi une tentative du CD94 de réaliser des pistes cyclables temporaires au printemps 2020 le long de la D86. Les maires de Créteil et de St-Maur en ont demandé avec insistance la suppression à l’automne 2020 au motif qu’elle générait, soit des embouteillages (maire de Créteil), soit de l’insécurité pour les cyclistes (maire de St-Maur)… et ils l’ont hélas obtenue.

Comment oser affirmer que les 10 000 jeunes qui fréquentent les établissements scolaires ou universitaires de la D86 sont, pour ceux qui se déplacent à vélo, plus en sécurité dans les 2 files de poids lourds, voitures et scooters, qu’avec une voie dédiée ?

Le non respect de la limitation de vitesse, trop souvent non sanctionné, ne permet pas un déplacement sécurisé des cyclistes dans le flux de la circulation.

Un axe fréquenté malgré sa dangerosité

La fréquentation vélo est attestée en premier lieu par les comptages de fréquentation du CD94 au niveau du parc interdépartemental des Sports, à proximité de Créteil Pompadour. Cette évolution sur un an montre un pic à plus de 1 000 vélos par jour fin juin 2020, quand les pistes cyclables temporaires encourageaient à la pratique du vélo. Depuis leur suppression en septembre 2020, le trafic vélo fluctue entre 500 et 1 000 vélos par jour. Par rapport aux autres axes suivis par le CD94, cette fréquentation est tout à fait significative quand on songe que c’est l’axe le plus éloigné de Paris et le moins pourvu d’aménagements cyclables.

Pour avoir une information complémentaire sur la fréquentation vélo, les associations locales (PVSM et PTR94) ont aussi mené depuis décembre 2020 une campagne systématique de comptages manuels pendant une heure le matin, deux fois par mois, en 8 points le long de la D86 et sur des itinéraires parallèles. Le choix du créneau horaire (8:00 à 9:00) correspond à la pointe de fréquentation du matin. On constate que la fréquentation pendant ce créneau représente très approximativement un dixième de la fréquentation journalière. L’évolution temporelle est cohérente avec les résultats du CD94 : le trafic moyen fluctue autour de 50 vélos/heure en hiver et augmente jusqu’à 100 vélos/heure au printemps.

Les comptages associatifs mettent en évidence un point intéressant, le profil de la fréquentation cycliste le long de la D86 : quand on fait la moyenne sur les 13 dates de mesure, certains points montrent des flux supérieurs à 80 vélos/heure (lycée Marcelin-Berthelot à St-Maur, passerelle du Halage sur la Marne, bords de Marne), d’autres des flux de 35 à 60 vélos/heure (Créteil-Université, pont de Créteil, carrefour Pompadour). L’explication de ces différences est en partie liée à la proximité d’établissements générateurs de trafic (lycée Marcelin-Berthelot à St-Maur, avec un flux de 80 vélos par 1/2 heure à l’heure de pointe) mais surtout à l’absence d’aménagements cyclables continus à Créteil-Université, au pont de Créteil et au carrefour Pompadour. Au contraire, les points plus fréquentés sont ceux pourvus de pistes cyclables (bords de Marne à St-Maur et à Créteil, passerelle du Halage).

Cette interprétation est confirmée par un constat alarmant : à Créteil Université, près d’un cycliste sur deux emprunte les trottoirs ou les passages piétons plutôt que la chaussée ! Au pont de Créteil, un tiers des cyclistes passe par les trottoirs ! Certains cyclistes empruntent aussi la voie du TVM. L’aménagement actuel propose donc un dilemme aux cyclistes : se sentir en danger sur la route, ou bien commettre une infraction. PTR94 et PVSM constatent que la commission de ces infractions ont pour seule motivation la protection très insuffisante des cyclistes s’ils empruntent les voies de circulation générale.

Peut-on y réaliser une piste cyclable ?

La D86 présente des configurations très différentes selon les endroits mais dans la plupart des cas une piste cyclable pourrait y être créée sans toucher au TVM – une des voies de bus les plus fréquentées de l’Île-de-France – et sans interrompre la circulation générale .

Entre le pont de Choisy et le Parc départemental des Sports, une piste cyclable peut s’implanter en prenant sur le stationnement ou sur les voies de circulation (configuration normale 2×2 voies de circulation, 2×1 voie de stationnement, 2×1 voie TVM).

Choisy, avenue Victor-Hugo. On voit encore à gauche la PC temporaire, ou plutôt la bande cyclable qui en reste.

À Créteil, entre le parc des Sports et le carrefour Pompadour, un court tronçon requiert l’élargissement de la passerelle Pompadour (voie piétonne trop étroite actuellement). Le giratoire Pompadour sera transformé en 2021 par le Département pour implanter un anneau cyclable protégé (avec une subvention du Fonds Vélo), c’est un pas dans la bonne direction.

Toujours à Créteil, l’avenue de Choisy entre la station Total et la station TVM Créteil-Université présente des espaces non bâtis de part et d’autre. Cela permet d’implanter une piste cyclable en restreignant peu les voies de circulation actuelles.

Créteil, avenue de Choisy : 2 voies TVM + 2×2 voies de circulation. Les voitures serrent les vélos de près.

Encore à Créteil, le tronçon université-église de Créteil est une section où le stationnement en épi actuel occupe quasiment 5 mètres coté Sud. Passer à un stationnement longitudinal (2 mètres) ou le supprimer permettrait de caser une piste cyclable en modifiant peu les voies de circulation.

Créteil, rue des Mèches avec stationnement en épi et 1 voie TVM.

Toujours à Créteil, Avenue de Verdun, on compte jusqu’à 4 voies de stationnement + 2 contre-allées en plus du TVM et de la circulation. La conversion de 2 voies de stationnement permettrait de créer une piste cyclable, voire d’offrir en plus aux piétons un vrai trottoir à la place d’une contre-allée, ici encore en modifiant peu les voies de circulation.

Créteil, av. de Verdun : jusqu’à 11 voies pour les motorisés (dont 1 voie TVM), contre-allées en guise de trottoirs.

À St-Maur, Avenue du Pont de Créteil, la création d’une piste cyclable demanderait de prendre le même espace à la circulation générale que les travaux de création de la gare du Grand Paris l’imposent depuis plusieurs années au niveau du pont du RER et au feu situé en amont. Malgré la création de ce goulot d’étranglement, il n’y a pas eu, en comparaison de la situation précédente, de rupture de circulation et de sa fluidité pour les véhicules motorisés… Pour le tronçon suivant, entre la gare RER et l’entrée dans Joinville, la largeur de la D86 est actuellement suffisante pour une 2×2 voies + stationnement bilatéral, et la création d’une piste cyclable y serait possible en réduisant le stationnement.

La nécessité de création d’une piste cyclable sur la D86 traversant St-Maur est bien de sécuriser les cyclistes et notamment les jeunes qui fréquentent tous les établissements qui la bordent, soit 2 grands lycées, 1 collège, 2 gymnases, et 2 écoles auxquelles des parents d’écoliers accèdent en vélo. Quant à la D86 à Joinville, il s’agirait de pérenniser la voie « coronapiste » toujours existante en la transformant en piste cyclable.

St-Maur, av. du Pont de Créteil entre la gare RER A et le lycée Marcelin-Berthelot (pas de TVM sur ce tronçon).

Conclusion : qu’attend-on ?

Les pistes évoquées plus haut demandent à être précisées dans le détail (piste bidirectionnelle ou non, localisation des places de stationnement à convertir, protection des intersections…) Les adversaires du vélo et les nostalgiques du XXe siècle ne manqueront pas de prétendre que l’aménagement d’une piste cyclable le long de la D86 est trop compliqué, trop cher, etc. Mais pour fluidifier le trafic routier, les collectivités et l’État n’hésitent pas à engager des travaux colossaux (ex. la déviation de la D19 à Boissy-St-Léger), incomparablement plus coûteux. N’oublions pas que les motorisés bénéficient de l’A86 qui leur est réservée !

Les cyclistes et les piétons, beaucoup plus souvent victimes d’accidents en Île-de-France, n’ont aucun scrupule à avoir quand ils demandent des aménagements minimaux pour leur sécurité. Pour de multiples raisons (pollution, nuisances sonores, changement climatique, sédentarité, ressources limitées), les politiques publiques du XXIe siècle, dont sont comptables les collectivités territoriales, devraient s’orienter vers une diminution de la place de la voiture en ville, en favorisant les autres mobilités dont le vélo.

Il est grand temps que les collectivités concernées par la D86 agissent dans ce sens.

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